Résumé :
- Les personnes autistes, TDAH, SSPT, et hypersensibles rencontrent des difficultés dans les environnements de travail
- Leur incompatibilité avec les horaires fixes et la bureaucratie, provoque des difficultés à gérer les tâches répétitives.
- Ils font face à une surcharge émotionnelle et sensorielle.
- L’entrepreneuriat et le travail à domicile permettent plus de flexibilité et une meilleure gestion des besoins spécifiques.
Vous vous sentez comme un poisson hors de l’eau au bureau ? Découvrez pourquoi certains profils peinent à s’épanouir dans le monde impitoyable de l’entreprise. Une experte en carrière lève le voile sur ces personnalités atypiques et révèle des alternatives surprenantes pour réussir professionnellement.
Dans le monde impitoyable de l’entreprise, certains profils ne se sentent pas à leur place. Audra Talamantes, consultante en affaires et coach de carrière reconnue sur TikTok sous le pseudonyme @becomingaudra, a décidé de briser le silence. Forte de plus d’une décennie d’expérience dans le monde corporate, elle partage une vérité qui dérange : « L’entreprise est réservée aux narcissiques et aux neurotypiques ».
Mais alors, que faire si vous ne correspondez pas à ce moule ? Plongeons dans l’analyse d’Audra et découvrons les quatre types de personnes qui, selon elle, ont le plus de mal à s’adapter à la jungle corporative. Vous reconnaissez-vous dans l’un de ces profils ? Et surtout, quelles alternatives vous sont offertes pour vivre pleinement votre potentiel professionnel ?
Les personnes autistes face aux défis du monde de l’entreprise
Dans l’univers codifié de l’entreprise, les personnes autistes se retrouvent souvent confrontées à un véritable parcours du combattant. Leur difficulté à décrypter les règles sociales non écrites, omniprésentes dans les couloirs et les salles de réunion, peut rapidement les mettre en porte-à-faux avec leurs collègues et supérieurs. Mais le plus grand paradoxe réside peut-être dans leur honnêteté innée. Comme le souligne Audra Talamantes, « Ils ne veulent pas de gens honnêtes. Ils veulent des gens qui vivent dans le mensonge. » Cette franchise, pourtant louable, peut être perçue comme une menace dans un environnement où la diplomatie et parfois même le double discours sont monnaie courante.
Ironie du sort, les personnes autistes possèdent souvent une capacité unique à identifier les dysfonctionnements organisationnels à grande échelle. Elles peuvent « observer l’ensemble de l’organisation et voir à un niveau ce élevé qui ne va pas dans l’entreprise et ce qui doit être amélioré », explique Talamantes. Malheureusement, cette perspicacité n’est pas toujours la bienvenue dans des structures qui préfèrent parfois maintenir le statu quo plutôt que d’affronter leurs problèmes de fond.
Le TDAH : un handicap dans l’environnement de travail traditionnel
« Seigneur, aide-nous à travailler de 9 à 17 heures », s’exclame Audra Talamantes, elle-même déterminée TDAH. Cette boutade résume parfaitement le calvaire qui peut vivre les personnes atteintes de Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité dans un environnement de bureau classique.
L’incompatibilité entre leur fonctionnement neurologique et les horaires rigides de l’entreprise n’est que la partie émergée de l’iceberg. Leur rythme de travail, souvent plus rapide et intense que la moyenne, se heurte à la lenteur des processus décisionnels et administratifs. « Vous voulez voir des progrès », explique Talamantes, « vous ne voulez pas avoir à gérer la paperasse, à attendre les autorisations et toute la paperasserie qui va avec dans les entreprises. »
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Cette impatience chronique, couplée à des difficultés de gestion du temps et des tâches « à la manière corporate », peut rapidement conduire à la frustration et à l’épuisement. Pire encore, les tâches répétitives sans intérêt apparents sont monnaie courante dans de nombreux postes et sont un véritable poison pour le cerveau TDAH en quête constante de stimulation et de sens.
Les personnes souffrant de SSPT : entre guérison et environnement défectueux toxique
Pour les personnes souffrant du Syndrome de Stress Post-Traumatique (SSPT), l’environnement professionnel peut rapidement se transformer en champ de mines émotionnelles. Comme le résumé si justement Audra Talamantes, ces individus se retrouvent dans la position impossible de « guérir des abus qu’ils ont subis tout en restant dans un environnement abusif« .
Le manque criant de mesures d’adaptation sur le lieu de travail ne fait qu’exacerber cette situation déjà précaire. « Les gens ne se soucient pas du fait que vous souffriez d’un syndrome de stress post-traumatique et ils vont faire comme si cela n’existait pas », déplore Talamantes. Cette invisibilisation des troubles liés au traumatisme peut avoir des conséquences désastreuses, tant sur la santé mentale de l’individu que sur sa performance professionnelle.
Dans un monde idéal, l’entreprise serait un lieu de soutien et de compréhension. Malheureusement, la réalité est souvent bien différente, laissant ces personnes naviguer seules dans des eaux tumultueuses, sans bouée de sauvetage à l’horizon.
Les hypersensibles : submergés par l’environnement d’entreprise
Imaginez un instant être capable de ressentir chaque fluctuation d’humeur, chaque tension non dite, chaque conflit latent dans votre bureau. C’est le quotidien des personnes hypersensibles, pour qui l’environnement professionnel peut rapidement devenir une cacophonie émotionnelle insupportable.
« Dans les entreprises américaines, les personnes hypersensibles vont être surchargées de sensations sensorielles« , explique Talamantes. Cette surcharge constante est d’autant plus problématique que ces individus ont souvent besoin de moments de calme et de solitude pour se ressourcer – une denrée rare dans l’open space moderne.
Mais le véritable défi réside peut-être dans la politique de bureau et les jeux de pouvoir inhérents à toute structure hiérarchique. « Les entreprises peuvent être très impitoyables, donc si vous êtes une personne sensible, vous allez absorber beaucoup de déchets émotions de la part des gens qui vous entourent », souligne Talamantes. Cette absorption constante des tensions et des émotions négatives peut rapidement mener à l’épuisement, voire au burn-out.
Alternatives et solutions pour ces profils atypiques
Face à ce tableau peu reluisant, quelles options s’offrent à ces profils atypiques ? Audra Talamantes ne mâche pas ses mots : « Créez votre propre entreprise pour pouvoir travailler pour vous-même. » L’entrepreneuriat apparaît en effet comme une voie prometteuse pour ceux qui peinent à s’épanouir dans le carcan de l’entreprise traditionnelle.
Le travail à domicile, quand il est possible, est également fortement recommandé par notre experte. Cette option permet notamment aux personnes hypersensibles de contrôler leur environnement sensoriel, aux individus atteints de TDAH de gérer leur temps de manière plus flexible, et aux personnes souffrant de SSPT d’évoluer dans un cadre plus sécurisant.
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Cependant, Talamantes insiste sur un point crucial : quelle que soit la voie choisie, il est primordial d’aborder le monde professionnel avec des yeux et des attentes claires. Comprendre ses propres besoins et limites est la première étape vers un épanouissement professionnel durable.