Michel Blanc dévoile : Jean-Claude Dusse, voici ce personnage qui l’a propulsé et emprisonné

Michel Blanc lève le voile sur sa relation tumultueuse avec Jean-Claude Dusse, le rôle qui a fait sa gloire mais qui a failli briser sa carrière. Découvrez comment l’acteur a lutté pour se libérer de son personnage culte et réinventer sa carrière contre toute attente.

Résumé :

  • Michel Blanc est devenu une icône du cinéma français grâce à Jean-Claude Dusse
  • Le personnage de Dusse s’inspire des propres névroses de l’acteur
  • Blanc a longtemps ressenti Dusse comme un frein à sa carrière d’acteur dramatique
  • L’acteur a radicalement changé son apparence pour s’éloigner de son personnage
  • Après des années de conflit, Blanc a finalement fait la paix avec son alter-ego comique

Dans l’histoire du cinéma français, peu de duos acteur-personnage ont marqué autant les esprits que Michel Blanc et Jean-Claude Dusse. Ce dragueur maladroit et hypocondriaque, né de l’imagination fertile de la troupe du Splendid, est devenu un véritable phénomène culturel avec la saga des « Bronzés ». Mais derrière le rire et le succès se cache une histoire plus complexe, celle d’un acteur prisonnier de son propre triomphe.

La naissance de Jean-Claude Dusse

Tout commence sur les planches du café-théâtre, où Michel Blanc forge le personnage qui va le propulser au sommet. « Je m’en suis rendu compte, d’une manière très violente, quand j’ai remplacé Gérard Jugnot dans un spectacle pour quelques jours », confie-t-il au Monde. C’est en opposition à la truculence de son camarade que naît Jean-Claude Dusse, ce petit Français chauve et maigrichon, éternellement malchanceux en amour.

Mais Dusse n’est pas qu’une création ex nihilo. Michel Blanc puise dans ses propres névroses pour donner vie à ce personnage. « Jean-Claude Dusse, c’est le type très maladroit, un peu désespéré, qui se dit : ‘Je ne peux pas plaire à une fille, mais on va quand même essayer' », explique-t-il. L’autodérision devient sa stratégie pour conquérir le public, et ça marche.

@chechlou2 Michel Blanc, emblématique membre des Bronzés, est mort à 72 ans Le Splendid en deuil. Michel Blanc, l’inoubliable Jean-Claude Dusse des Bronzés, est mort. Le comédien, qui excellait dans la comédie comme le drame, et avait été récompensé aux César pour L’Exercice de l’État en 2012, avait 72 ans. L’acteur est mort des suites d’un malaise cardiaque survenu le 3 octobre. Révélé dans les années 1970 au café-théâtre avec la troupe du Splendid, qu’il avait rencontrée au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine, Michel Blanc se spécialise dès ses débuts dans les rôles de losers sympathiques et collants dans des comédies comme Viens chez moi, j’habite chez une copine (1981) ou Ma femme s’appelle reviens (1981). L’inénarrable Jean-Claude Dusse, dragueur lourdingue des Bronzés et des Bronzés font du ski, en est le plus célèbre avatar. « Jean-Claude Dusse, c’est le type très maladroit, un peu désespéré, qui se dit: ‘Je ne peux pas plaire à une fille, mais on va quand même essayer.’ C’est en découvrant les films de Woody Allen que j’en ai eu l’idée », avait-il raconté au Monde en 2018. #michelblanc #lesbronzesfontduski #acteur #lesplendid #blanc #michel #splendid #films #actu #deces #pourtoi ♬ son original – chechlou

L’influence de Woody Allen est également palpable dans la conception de Dusse. Comme le réalisateur new-yorkais, Blanc joue de ses maladresses avec les femmes pour provoquer le rire. « C’est en découvrant les films de Woody Allen que j’en ai eu l’idée », avoue-t-il.

Le succès et ses revers

Le triomphe des « Bronzés » propulse Michel Blanc et Jean-Claude Dusse au panthéon de la comédie française. Les répliques du personnage deviennent cultes, répétées dans toutes les cours de récréation et les dîners entre amis. Mais ce succès a un prix.

« Je ne voulais pas être un acteur comique« , confesse Blanc. « Je voulais être un acteur. De ce point de vue, Les Bronzés ne m’ont pas aidé. » L’image de Dusse colle tellement à la peau de Michel Blanc qu’elle finit par occulter le reste de son talent. Les rôles dramatiques se font rares, les réalisateurs peinant à voir au-delà du personnage comique.

« Il y a eu des moments où j’avais l’impression d’être prisonnier de Jean-Claude Dusse », admet l’acteur. Ce qui était au départ une bénédiction se transforme peu à peu en malédiction. Blanc se sent enfermé dans un rôle dont il ne parvient pas à se défaire, malgré ses tentatives de diversification.

L’évolution de Michel Blanc

Face à cette situation, Michel Blanc décide de prendre le taureau par les cornes. Il entreprend de casser son image en acceptant des rôles radicalement différents. « Tenue de soirée », « Monsieur Hire », « Les Témoins », « L’Exercice de l’État »… Autant de films qui permettent à l’acteur de montrer l’étendue de son talent au-delà de la comédie.

Mais Blanc ne s’arrête pas là. Il passe également derrière la caméra, réalisant plusieurs longs-métrages qui lui valent la reconnaissance de ses pairs. Ses efforts sont récompensés : deux prix à Cannes et deux César viennent couronner sa carrière.

Le changement ne se limite pas à ses choix de carrière. Physiquement, Michel Blanc opère une véritable métamorphose. Il se muscle, rase sa moustache emblématique. Tout est bon pour s’éloigner de l’image de Dusse et permettre au public de voir l’acteur sous un nouveau jour.

Le retour de Dusse et ses conséquences

Malgré ses efforts, Jean-Claude Dusse n’a pas dit son dernier mot. En 2006, « Les Bronzés 3 : Amis pour la vie » ramène le personnage sur le devant de la scène. Le film est un succès colossal avec 10 millions d’entrées, mais Michel Blanc n’en garde pas un bon souvenir.

« Ce n’est pas ce qu’on a fait de mieux », déclare-t-il sans ambages. « Enfin, ce que j’ai fait de mieux. Je me trouve absent. » Pour l’acteur, ce « ratage » est de sa responsabilité. « Je n’avais pas envie de faire ce film et je n’avais pas envie qu’ils le fassent sans moi », explique-t-il, mettant en lumière son rapport ambivalent avec le personnage.

Cette expérience conforte Michel Blanc dans son refus de poursuivre la saga. « Faire des choses ensemble, oui, mais pas Les Bronzés« , affirme-t-il. « On ne sait plus faire cet humour-là. C’était il y a bientôt cinquante ans, le monde a évolué. » Une réflexion qui témoigne de la prise de conscience de l’acteur sur l’évolution de l’humour et de la société depuis les premiers « Bronzés ».

Après des années de lutte, Michel Blanc semble avoir finalement fait la paix avec Jean-Claude Dusse. « Je ne suis plus lui ni physiquement, ni moralement, ni artistiquement », déclare-t-il, marquant ainsi la fin d’une époque. Pourtant, l’acteur ne renie pas totalement son passé : « Je suis ravi qu’on m’appelle par son nom dans la rue, cela ne me gêne pas. »

L’histoire de Michel Blanc et Jean-Claude Dusse est emblématique des défis auxquels peuvent être confrontés les acteurs comiques. Elle souligne la difficulté de se défaire d’un rôle iconique, tout en rappelant qu’avec de la persévérance et du talent, il est possible de réinventer sa carrière. Aujourd’hui, Michel Blanc est reconnu comme l’un des acteurs les plus talentueux de sa génération, capable de briller aussi bien dans la comédie que dans le drame. Une belle revanche pour celui qui craignait de rester à jamais prisonnier de Jean-Claude Dusse.

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