Cette habitude que vous avez tous en concert est en réalité totalement interdite !

Vous ne vous en doutiez sûrement pas, mais ce geste que vous faites machinalement en concert est en fait complètement interdit par la loi. Cette pratique, devenue quasi systématique ces dernières années, pourrait même vous valoir des poursuites judiciaires. Découvrez pourquoi cette habitude, que vous pensiez inoffensive, pose en réalité un véritable problème légal.

Résumé :

  • Près d’un Français sur deux assiste à des concerts chaque année
  • Les jeunes sont particulièrement concernés avec 36% qui s’y rendent plusieurs fois par an
  • L’utilisation du smartphone en concert est devenue systématique
  • Cette pratique est pourtant interdite par le Code de la propriété intellectuelle

La musique live n’a jamais été aussi populaire en France. D’après les dernières données de Statista, un Français sur deux assiste à au moins un concert par an. Un chiffre qui grimpe de façon spectaculaire chez les moins de 30 ans, puisque plus d’un tiers d’entre eux déclarent se rendre à plusieurs concerts dans l’année. Mais avec cette popularité croissante, une habitude s’est installée, transformant profondément l’expérience du concert : l’omniprésence des smartphones.

Le cadre légal surprenant : une interdiction méconnue

Ce que beaucoup ignorent, c’est que filmer un artiste sur scène est en réalité formellement interdit par la loi. Le Code de la propriété intellectuelle est très clair sur ce point : toute captation d’une représentation publique nécessite le consentement de l’artiste. Une règle qui peut sembler surprenante tant la pratique est devenue courante dans notre quotidien.

Cette interdiction ne relève pas simplement du droit à l’image, mais s’inscrit dans un cadre juridique plus complexe. « Le droit à l’image est le droit de tout un chacun d’autoriser ou d’interdire la reproduction et la diffusion publique de son image », comme le rappelle Movinmotion, expert en gestion des droits des artistes. Dans le cas des concerts, ce sont les droits voisins du droit d’auteur qui entrent en jeu, protégeant spécifiquement l’interprétation des œuvres.

 

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Paradoxalement, cette interdiction, bien que légalement établie, connaît une application à géométrie variable. Si elle est peu appliquée lors des concerts, notamment parce que certains y voient un moyen de promotion gratuit, elle reste strictement encadrée pour d’autres types de spectacles vivants. Au théâtre ou lors de spectacles de danse, les spectateurs sont systématiquement avertis de l’interdiction formelle d’utiliser leur téléphone, sous peine de sanctions légales. Une différence de traitement qui souligne l’ambiguïté de la situation actuelle.

La fracture générationnelle dans le monde artistique

Face à ce phénomène massif, la communauté artistique se trouve profondément divisée, révélant un véritable fossé générationnel. Certains artistes, à l’image de Bob Sinclar, ne cachent pas leur frustration. Le célèbre DJ s’est récemment confié à France Inter, déplorant un public « anesthésié » par leurs écrans : « Les gens sont amorphes […], je ne sais pas ce qu’ils attendent ». Une critique qui résonne avec un constat alarmant : 70% des moins de 35 ans reconnaissent partager des vidéos et photos de concerts sur les réseaux sociaux.

Cette situation a poussé plusieurs artistes de renom à prendre des mesures radicales. L’utilisation de pochettes fermées et sécurisées à l’entrée des salles pour y déposer les smartphones devient une pratique de plus en plus courante. Une solution drastique mais qui permet de renouer avec l’essence même du spectacle vivant, créant une expérience plus authentique et immersive.

Ces positions tranchées traduisent une inquiétude profonde sur l’évolution des pratiques culturelles. Les artistes plus traditionnels craignent une perte de la magie du direct, une dénaturation de l’expérience collective que représente un concert. Pour eux, l’écran agit comme une barrière entre l’artiste et son public, transformant le spectateur en simple cameraman amateur.

La révolution numérique : quand les artistes s’adaptent

À l’opposé de ces positions conservatrices, une nouvelle génération d’artistes a choisi d’embrasser cette réalité numérique, transformant une contrainte en opportunité créative. Des artistes comme Angèle, Youssoupha, ou encore Rosalia intègrent désormais cette pratique dans leurs performances, transformant les smartphones en véritables éléments du show. Ils créent des moments spécifiquement pensés pour être filmés et partagés, comprenant que la viralité sur les réseaux sociaux fait désormais partie intégrante de l’expérience musicale contemporaine.

Cette adaptation prend des formes diverses et innovantes. Certains artistes ont développé des applications spécifiques pour leurs concerts, permettant une interaction contrôlée via les smartphones. D’autres, comme Billie Eilish, proposent des expériences alternatives, incluant des séances de méditation collective lors de leurs concerts, créant ainsi un équilibre entre connexion numérique et déconnexion momentanée.

Cette approche moderne reflète une compréhension plus fine des nouvelles habitudes de consommation culturelle. Les artistes qui embrassent cette évolution considèrent que les réseaux sociaux et le partage d’expérience font partie intégrante de la culture contemporaine. Plutôt que de lutter contre cette tendance, ils choisissent de la canaliser de manière créative, transformant chaque spectateur en potentiel ambassadeur de leur art.

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